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Le Paradis des tailleurs (оригинал) | ||
Morceau de viande et de pain Toujours charité fait du bien Du bien au ventre et à l'oreille Si le conte offre des merveilles. * Difficile de savoir dans quel évêché les tailleurs sont les plus nombreux ou les plus habiles. Est-ce dans celui de Saint-Pol-de-Léon ? de Saint-Tudual-de-Tréguier ? de Saint-Brieuc ? de Saint-Malo ? de Saint-Samson-de-Dol ? de Saint-Patern-de-Vannes ? de Saint-Corentin-de-Quimper ? Aucun des sept grands saints de Bretagne ne saurait sans doute le dire. Ce qui est sûr, с'est que les tailleurs sont bien chanceux, eux, de faire leur journée de ferme en ferme, de maison en maison, toujours près du foyer en hiver et jamais loin des femmes en toutes saisons. Mais, comme on dit: le tailleur n'est pas un homme, ce n'est qu'un tailleur en somme. C'était juin et le lin se faisait dans les champs autour de Roscoff. Iannik le tailleur était depuis tôt le matin dans une de ces belles maisons qui tournent le dos à la mer. Il coupait et piquait son étoffe sans se soucier de l'orgueil des cloches de Notre-Dame-de-Kroas-Baz qui sonnaient les heures. Midi était à peine passé que son hôtesse lui proposa à manger. Il était au pays du pain blanc et il savait bien que dans cette grande maison de pierre, il ne manquerait ni de lard, ni de cidre, ni même sans doute d'une crêpe bien pliée sur un morceau de beurre salé. Il eut en effet tout cela et en plus, après le cidre, lui fut offert un verre de bon vin de Portugal, arrivé sans doute là en contrebande. Quand son hôtesse partit à l'angle cirer ses meubles pour qu'ils restent aussi luisants que des écailles de poisson frais, elle oublia près de lui la bouteille de bon vin et le verre. Iannik se resservit et continua sa couture. Un peu plus tard, avant de marier son fil avec son aiguille, il se resservit encore mais jura : « Que le Diable m'emporte si je bois un autre verre ! » Quand il eut fini de surjeter la robe qu'il confectionnait, avant d'entreprendre l'ourlet, il se servit un nouveau verre, mais s'écria: « Cette fois, c'est bien fini et que le Diable m'emporte si j'avale une goutte de plus ! » Seulement voilà, c'était juin, il faisait chaud et, qui sait, peut-être que le lard qu'il avait mangé était trop salé. Il ne put résister et, de nouveau, but un grand verre. À peine la dernière goutte de vin lui eut-elle mouillé le gosier qu' il entendit à côté de lui un léger bruit. Quelle ne fut pas sa surprise : il vit, là, le grand Biquion... le Diable ! C'était bien lui, Satan. Il venait d'ouvrir un grand sac dans lequel il lui demandait d'entrer. Iannik qui n'était pas sot, pour se défendre, dit à haute voix : « Si tu es Guillou, par saint Hervé va-t'en, va-t'en au nom de Dieu si tu es Satan. » Mais le Diable le saisit par le cou et lui répliqua : - Tailleur, tu es à moi. Tu as juré deux fois : « Que le Diable m'emporte si j'avale une goutte de plus. » Iannik essaya de se défendre avec ses ciseaux et son aiguille, mais ce fut en vain. Le Diable le fourra bel et bien dans son sac, et il remporta. Un peu plus tard, alors qu'il prenait beaucoup de risques en s'en allant du côté des églises de Saint-Pol, le Diable se souvint qu'il avait affaire à régler avec une poule noire qui lui devait quelques poussins. Il posa donc son sac sur le bord d'un champ, entre deux rangées d'artichauts, en attendant de le reprendre plus tard. Un garçon de ferme, qui passait par là avec quelques bêtes, aperçut le sac. Pour jouer, il donna un coup de pied dedans et... il entendit le sac crier ! - Aïe ! aïe ! Pitié, ne me faites pas de mal ! - Qui es-tu, vieux sac, pour avoir une voix de chrétien ? demanda-t-il. - Ce n'est pas le sac qui parle, c'est moi, Iannik le tailleur. Vite, délivre-moi s'il te plaît, c'est le Diable qui m'a enfermé là. - Те délivrer ? Hum, je veux bien, moi, mais en échange de quoi ? - Écoute, reprit Iannik, je te coudrai pour rien du tout tous tes vêtements, aussi bien ceux que tu mets pour aller aux champs que ceux qu'il te faudra pour le jour de tes noces. - Tu le jures ? - Je le jure ! Le garçon de ferme délia le sac et Iannik sans plus attendre en sortit et respira à l'air libre. Le voyant ainsi se remplir de grandes goulées d'air salé de la côte, le garçon se mit à rire et proposa : - Ton Diable... veux-tu lui jouer un bon tour ? - Pour ça oui, mais comment ? - Regarde, le bouc qui est là, entravé par une amure qui a voyagé sur mer plus de cent fois chez les Anglais... - Oui ? - Il est plus méchant que dix loups-garous enragés, et с'est pour moi une bonne occasion de m'en séparer. Qu'il prenne ta place et s'en aille en enfer. - Faisons-le, ne perdons pas de temps. Ils tirèrent la bête par son bouc et par ses cornes et l'enfournèrent dans le sac qui tout de suite fut bien refermé. Le soir arriva. Le Diable, tout heureux d'avoir dégusté des poussins, retrouva son sac entre les artichauts. Il le chargea sur ses epaules et partit d'un bon pied vers son enfer. Une fois arrivé, il le confia à ses petits diablotins et partit s'allonger près de sa femme. Le bouc fut délivré, mais aussitôt l'enfer lui brûla les pieds. Il se cabra et de ruades en ruades se déplaça, en éparpillant partout les belles braises rouges bien brûlantes. Ce faisant, il blessa même deux diablotins qui tranquillement apprenaient à compter les trois doigts de leurs mains. Tous les Diables de l'enfer, alertés, arrivèrent et se mirent a crier : - Père de tous les Diables, que nous as-tu livré là ? - Un tailleur... Aïe ! un tailleur qui s'est transformé en bouc ! - Jette-le vite dehors avant qu'il ne fracasse notre feu et... ne prends plus jamais de tailleur pour notre royaume ! Ce fut ainsi. Le bouc fut mis à la porte de l'enfer et, depuis, cette porte-là est fermée à tous les tailleurs. Alors... bien obligé... les tailleurs vont tous au paradis. |
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